[...] Puis, il faut absolument consacrer, au moins une fois durant tout le Carême, une soirée à la Liturgie des Présanctifiés et à l'expérience spirituelle qu'elle apporte : celle du jeûne total, celle de la transformation d'un jour au-moins en une réelle attente du Jugement et de la Joie. Il est inacceptable d'invoquer les conditions de vie, le manque de temps, etc ..., car si nous accomplissons seulement ce qui "cadre" bien avec nos conditions de vie, la notion même de l'effort du Carême n'a plus aucun, sens. Ce n'est pas au vingtième siècle seulement, mais bien depuis Adam et Eve que "ce monde" est toujours un obstacle à l'accomplissement des exigences de Dieu. Il n'y a donc rien de spécial ou de nouveau dans notre "mode de vie" moderne. Finalement, tout dépend, encore une 'fois, du fait que nous prenions ou non la religion.au sérieux'; et si nous le faisons, huit ou dix soirées de plus par an passées à l'église, ne sont vraiment qu'un' effort minime » Alors que, privés de cette soirée, nous nous privons nous-mêmes non seulement de la beauté et de la profondeur des offices de Carême, non seulement d'un apport spirituel et d'une aide nécessaire, mais aussi, comme nous l'expliquerons dans le prochain paragraphe, de ce qui rend le jeûne efficace et lui donne un sens.
p. A. Schmemann
Le Grand Carême
p 126
p. A. Schmemann
Le Grand Carême
p 126