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25 avril 2018

Le trésor de l’orthodoxie

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Le trésor de l’orthodoxie réside dans le fait d’être une vision non banale non seulement de l’orthodoxie, mais de l’existence. Cette vision non banale est exprimée par la théologie apophatique et, derrière elle, par la vision antinomique. Quand Denys l’Aréopagite explique que l’on connaît Dieu de ne pas le connaître, il exprime par là non pas une négation de la connaissance mais un rapport intense à la connaissance. « Dieu est tellement vivant que c’est peu dire qu’il est vivant », dit-il. La vraie connaissance est une connaissance intense et la connaissance intense est la vie intense. Inversement, la vie intense est connaissance intense et la connaissance intense est connaissance. Le trésor de l’orthodoxie se trouve là. Dans ce mode de connaissance de la vie qui fait que rien n’est banal. Rien n’est platement conformiste. Rien n’est paresseux. Tout est extrêmement original. Tout a de ce fait de l’avenir. L’amour divin est ce qui donne de l’avenir à tout. Les antinomies de la connaissance apophatique permettent de rentrer dans l’amour divin. Nicolas Berdiaev a écrit tout un livre pour montrer que la vraie morale est créatrice et que la vraie morale créatrice se trouve dans le Christ. Pour parvenir à cette belle idée il s’est servi du paradoxe et avec elle de l’antinomie en expliquant que la vraie morale est une affaire de liberté, de subjectivité, donc de non morale et de non loi au sens courant et banal. Cette vision des choses exprime bien le trésor de l’orthodoxie. Une vision totalement libre de Dieu, de l’homme et de la morale parce qu’une vision de Dieu, de l’homme et de la morale partant de l’intérieur, de la personne, de sa beauté, de sa noblesse.
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Extrait d'un entretien avec Bertrand Vergely sur sa rencontre avec l'orthodoxie, réalisé par Tudor Petcu, journaliste et philosophe roumain. 
Publié par Christophe Levalois sur Orthodoxie.com : https://orthodoxie.com/entretien-avec-bertrand-vergely-ma-rencontre-avec-lorthodoxie/

Tu es tout pour moi

C'est Moi, qui suis ton père,
moi ton frère, moi ton époux,
moi ta maison, ta nourriture,
c'est moi, moi ton vêtement,
moi ta racine, moi ta fondation.

Tout ce que tu veux, je le suis.
Tu n'as plus besoin de rien.
Je ferai tout.

Car je suis venu pour servir
et non pour être servi.
Me voici également à la fois ami,
membre, tête, frère,
sœur et mère.
Je suis tout.

Tu n'as qu'une chose à faire, m'aimer.
Me voici pauvre pour toi,
pour toi vagabond,
sur la Croix pour toi,
pour toi dans le tombeau.

En haut, je siège pour toi avec le Père.
En bas, je suis descendu pour toi,
envoyé par le Père.
Tu es tout pour moi : frère,
cohéritier, ami, membre même.
Que désires-tu de plus ?

Saint Jean Chrysostome 
Homélies sur saint Matthieu, 76, 5, 
PG 58, 700